La rue de la Goutte d’Or de Paname tire son nom d’un vin blanc fameux que l’on produisait ici. Du temps de Saint-Louis au XIIIe siècle, un classement des meilleurs crus donna ce podium de vainqueurs : Premier : le vin de Chypre proclamé « Pape des vins », deuxième: le vin de Malaga baptisé « Cardinal des vins » et troisième : le vin de la Goutte d’Or couronné « Roi des vins ».
Le quartier se développera réellement à partir de 1830, notamment en raison de l’implantation de manufactures en tout genre. La Goutte d’Or oublia ses moulins et son vin pour devenir une vaste cité ouvrière avec son lot de misère sociale… Depuis 1983, un vaste plan de rénovation transforme le quartier et les immeubles ainsi que les usines du sexe qui s’étaient installées et qui proposaient jusqu’à 100 passes par heure. Ainsi les péripatéticiennes et les caboulots d’autrefois ont définitivement disparu.
Oui, je sais, il faut expliquer le mot « Caboulot » qui est, je l’avoue, pittoresque, mais néanmoins du patois franc-comtois, qui a obtenu droit de cité dans l’argot parisien. Il désigne un trou, un lieu sordide d’apparence, mais aussi, par extension, un petit bazar ou petit café. Le premier caboulot était au beau temps de la bohème ; de cette bohème dont Murger (Henry Murger était un écrivain français, né le 27 mars 1822) nous a raconté l’histoire, qui avait conservé le patrimoine de l’intelligence et qui nourrissait l’espérance de prendre rang dans le monde artistique.
De futurs hommes de lettres, des peintres, des sculpteurs, quelques étudiants composaient ces réunions, dont on peut chercher dans le café Momus de lointaines images sur ses murs. En effet, ces anciens caboulots sont ornés de dessins originaux et sur les murs de quelques-uns aux crayons à la mine de plomb quelques messages d’hommes qui aujourd’hui sont des noms distingués. On peut le voir au café Genin, rue Vavin, et au caboulot de la rue des Cordiers. Voilà, comment de la goutte on passa à la vérité dans les vins « In Vino Veritas » à la goutte de savoir des intellectuels de notre temps.
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