DE LA SCIERIE A LA COURONNE

Dans un coin reculé de Bretagne, où les forêts bordaient l’horizon et où l’odeur du bois fraîchement coupé embaumait l’air avec une douche odeur de la marée non loin, grandissait Catherine Le Yaouanc. Fille d’un marchand de bois, elle avait passé son enfance entre les imposantes grumes de chêne et les discussions animées sur les affaires familiales. Mais, au lieu de reprendre la scierie, Catherine nourrissait un autre rêve : celui de conquérir le monde des affaires à l’international.

Déterminée, elle décrocha une bourse et partit étudier à Paris dans une grande école de diplomatie Son accent breton et ses quelques fautes de français, au début moqué, devinrent une signature qui la distinguait dans les cercles feutrés des relations internationales. Travailleuse acharnée, dotée d’un sens aigu du relationnel, elle gravit les échelons jusqu’à se voir confier une mission d’envergure : redynamiser la Chambre de commerce Franco-Britannique à Paris.

Face aux tensions post-Brexit, elle se fit médiatrice entre les entreprises des deux pays, tissant des alliances solides et modernisant les échanges commerciaux. Son travail fut rapidement remarqué, et bientôt, une invitation prestigieuse arriva sur son bureau : le roi Charles III avait le souhait de la décorer pour son engagement en faveur du commerce entre la France et le Royaume-Uni pendant trente ans.

Le jour de la cérémonie, dans les salons dorés de la Résidence de l’Ambassade du Royaume-Uni à Paris, Catherine se tenait fièrement, le regard pétillant. Lorsque l’Ambassadrice épingla la médaille sur son tailleur sobre, mais élégant, et lui lança avec un sourire :

« Vous nous prouvez que la Bretagne ne donne pas seulement d’excellents marins, mais aussi d’exceptionnels bâtisseurs de ponts entre nos nations. »

Catherine rit, émue. Elle repensa à la scierie familiale, à l’odeur du bois qui l’avait bercée enfant, et à son père, qui lui répétait toujours : « Quand on veut bâtir, il faut savoir choisir le bon bois et avoir une vision claire. »

Elle avait bâti bien plus qu’un pont commercial : elle avait forgé un avenir à la hauteur de ses ambitions.

FM

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