CHANEL, LA ROMANCE DE PARIS

Un vrai printemps dans la tête pour la « créa-triste » qui passe des classiques élégants et revisités de Karl à la douce romance poétique d’une Karine « Viargre » qui ne connait rien aux Millennials brutaux et flashy de circonstance. Si j’avais été un jeune journaliste, j’aurais sûrement pris la tendance et encensé les tissus aérés, les couleurs épurées et les broderies élégantes de Lesage. Mais, le monde change, la petite fille qui se touche, ressemble aujourd’hui plus à une Kardarshian vulgaire qu’à une photo de Marie Laurencin.

Voici Chanel qui ne comprend rien au monde dans lequel nous vivons et qui change sans cesse, à contrario du Seigneur des Arnault, qui lui sait que le changement crée la différence, et il engendre la survie de son groupe, et que, finalement, l’abondance de produits nouveaux entraîne les consommateurs dans une spirale infernale de consommation sans limite. Comme un prosac l’achat du luxe devient une demande pour soigner nos insatisfactions permanentes et nos frustrations profondes.

A part la « Crush » et quelques verroteries, le groupe ne crée plus rien de nouveau depuis des années et multiplie le 255 comme le Seigneur le ferai au bord du lac de Tibériade. Chanel nous fait les yeux doux avec du papier de verre.

Non vraiment, et même si Monsieur Marand aime « à tout rompre » de sa propre bouche, Chanel vient de tomber dans le piège du rester immobile en voulant à tout prix continuer une romance qui n’a plus court dans ces temps. Leurs clientes dorénavant sont des demi-mondaines et anti-romantiques, des bitumeuses, des vénus crapuleuses sans aucune éducation. Alors, comment Chanel pourrait se projeter dans ce nouveau monde avec une telle collection ? Voilà un bateau laissé à l’abandon ; thème d’une croisière sans retour prémonitoire que la maison de la rue Cambon nous vendait encore il y a quelque mois.

Anonymode.