IL a sculpté sa réputation, comme sa couture, autour de sa rigueur. L’ancien avocat du Bunka Fashion College de Tokyo fit son premier défilé à Paris en 1981 en offrant un show extraordinaire dans la Cour Carrée du Louvre, mettant ainsi sa carrière sur des rails qu’il ne quittera plus. Il connut une grande notoriété de manière quasi instantanée et, à cette époque, il était le compagnon de Rei Kawakubo, créatrice et dirigeante de la marque de mode « Comme des garçons ».
L’homme est discret, de cette discrétion que les Japonais cultivent pour en faire leur marque de fabrique. Ses présentations sont toujours très fréquentées, car il habite là où ses clients « bobos » habitent. La présentation vient embouteiller la rue Rambuteau aux alentours de l’ancien restaurant le Pastel dans les années 80.
Une collection clin d’oeil, entre la rue des petits carreaux et le Paris de Vidocq rappelant le costume des « Elégants » de Balzac au 19ème siècle. Il lance des images et se fout de qui comprendra, c’est lui l’artiste un point c’est tout. Garçons dégoulinants de bandelettes marquées ‘Too old to die’. Des clichés embrumés d’une Lady, plutôt sulfureuse, imprimés sur de longs caftans.
L’homme Yoji est, et sera Parisien avant tout, car, aujourd’hui, le plus Français des Japonais de la capitale reste dans le Paris de la cour des miracles. Mais, en fait, le vrai miracle, c’est les applaudissements. Pas d’interview, juste une phrase laconique à la fin du show : « Ma collection parle de la douleur que les femmes peuvent provoquer » énigmatique phrase d’un solitaire.
L’homme en noir n’est pas loquace. Il cultive le secret par instinct ou par conseil marketing. Moi, je n’aime pas ! Mais, les goûts et les couleurs, cela ne se discute pas. C’est toutefois une observation superficielle de trucs de mode démodés, et dépourvus de caractéristique.
Anonymode