LA RIVIÈRE DE L’ENFANCE

À Paris, en partant vers l’ouest, se cache une autre seine, bien plus petite et plus modeste que celle du centre de Paname. Celle-ci est souterraine et mystérieuse, mais aujourd’hui, on la dit enchantée. C’est du moins l’avis de ceux, qui, depuis des années, viennent y naviguer. C’est à l’ombre des magnolias, des iris et des roseaux qu’elle déplie le charme, la magie, la féerie de ses méandres si poétique qui nous font chavirer et bercer la barque qui la survole.

Si d’aventure le rythme semble lent, c’est qu’elle s’écoule paisiblement comme le flot de la vie, de l’amusement et de la découverte. Bagatelle Sablons, cette rivière des jardins où sous une arche de feuilles entre les étendues vertes on croise sans peur panthère immobile et placide caïman.

À quelques pas des montagnes russes et des miroirs déformants, non loin des manèges et des odeurs de barbe à papa, petits et grands avancent à grands pas vers cette rivière d’un autre temps qui, comme par enchantement, a su acclimater ces charmes d’Antan. Cinq minutes d’un voyage où chacun s’éloigne tranquillement du rivage de la vie parisienne encombrée et nous fait remonter le cours de nos souvenirs, d’autres qui restent à bord, le regard vers l’avenir passé, présent et futur convolent ici, en un subtil mariage de navigation tranquille de l’enfance.

Anonymode