DIOR MÉLANIQUE ET VIEILLES DENTELLES

C’est un couvre-chef, une coiffure souple en laine tricotée et feutrée, circulaire et plate, le béret traditionnel pour Dior transformé en béret des Télétubbies. Des sculptures du Moyen Âge attestent la présence de ce couvre-chef très proche de l’église Notre-Dame de Bellocq et, à une syllabe prêt, cela aurait pu être une breloque.

Nous sommes tous allés fouiner, un jour, dans l’armoire de notre mère ou de notre grand-mère et dans leur boîte à bijoux pour essayer leurs vêtements, chaussures et bagues… C’était si drôle de se déguiser ! Et c’est ce que Maria Grazia nous propose dans cette collection. Mais, si nous examinons de plus prêt le défilé ; l’allure sage et un peu désuète de notre grand-mère reste en plein dans la tendance actuelle. Elle transforme le concept Gucci pour la maison du Maître de Granville (et ce n’est pas Gucci qui désapprouvera). Il faut bien relancer « les ventres » de l’Avenue Montaigne.

Les friperies et le kilo shop à la mode remplaçant pour ce défilé la maison du Seigneur des Arnault, le « Kilo Dior » en mode « Kilo moche », pour « Dit Maria » – coupe du monde oblige – pense avec nostalgie qu’elle aurait vraiment été plus heureuse dans les années 20-30. Comme Gabrielle, c’était mieux en 40 qu’en 18.

Mais là, les insectes affreux ainsi que la poussière rampent au dessus du  bloc de mannequins en mouvement. Ses meilleures créations font un champagne mousseux ou un verre d’eau de Seltz sans bulle, une mode bien léchée, mais surtout, bien lâchée et, pour finalement, avoir un spectacle plus dans la salle que sur la scène. La prochaine fois, faites défiler les filles publiques. Cela sera plus intéressant. Autant de travail des petites mains de la Haute Couture, pour, au final, n’avoir aucune émotion, un  comble !

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