Il y a de la margelle dans cette collection un « long champ » pour taquiner Monsieur Arnault. La créatrice, dont personne ne peut prononcer le nom, s’invite dans le cercle très fermé des couturiers parisiens, et au-delà de la maison Margiela et de sa ‘Phoebe’ du public, Nadège Vanhee-Cybulski prouve que le monde de la mode est porteur de valeurs culturelles. La créatrice est née dans le berceau des mouvements artistiques majeurs qui ont eu une influence importante sur l’art européen, l’art mosan, la peinture flamande de la Renaissance, la peinture baroque, les architectures romane, gothique qui sont des éléments majeurs de l’histoire de l’Art, et donc de son histoire.
Elle a pour héritage le fruit d’une longue histoire commune avec la France, mais on pense aussi aux multiples colonisations, depuis les invasions germaniques, romaines, puis espagnoles, françaises et hollandaises jusqu’à l’indépendance en 1830. Cette collection est comme un air de brabançonne, mélange de « Belgitude » et de design suédois : « Energique et courage dans cette fange que flétrissait notre cité, amis, il faut greffer l’orange sur l’arbre de la liberté. »
Les miroirs, regardant le ciel ainsi que l’écran de fumée, voulus par Hermès serait-il un message de la maison ? Il est vrai que j’ai vu, il y a quelques semaines, un sac que la maison du Faubourg a vendu à une amie Australienne et j’en suis resté consterné de cette qualité de cuir aussi basique. Mais, le miroir aux alouettes des actionnaires engendre toujours une demande de profit toujours plus croissante, et malgré cela, il faut bien le reconnaître la collection était de toute beauté.
Anonymode