Une utopie nouvelle comme l’entrelacement d’une mode, aux contours idéales, qui correspond aux nouvelles valeurs de l’homme chez Vuitton, comme le faisait Rabelais avec l’Abbaye de Thélème.
Une couture imprégnée d’optimisme et d’humanisme, Virgil montre une société parfaite, celle où chacun est libre, mais suffisamment lié à autrui pour ne pas perdre de son humanité. Une page blanche pour Virgil ou l’Odyssée de l’homme Vuitton, qui montre l’importance de l’art dans une nouvelle vision, et comme Jules Verne ou Charles Fourier, il imagine des vêtements rationnels et géométriquement taillés pour le futur. Un New York Lower East Side reconstruit pour la circonstance et avec un hommage appuyé au Roi de la Pop, Michael Jackson. Certains mannequins marchaient sur des carreaux de lumières comme dans l’album « Billie Jean ».
Comme quand Sartre signait la préface d’une anthologie de « la nouvelle poésie nègre », il est l’Orphée noir de la couture, le Aimé Césaire d’une nouvelle image. Il entend remplacer la mode masculine par un « homme nouveau » dont on peut entrevoir ses valeurs, ses croyances et sa future culture.
Même dans le langage de Virgil, très différent de celui des autres couturiers, il innove. Il nous rappelle que l’idée même d’un « homme nouveau » remonte aux philosophes des Lumières. Post-moderne, dans un mouvement dit de déconstruction du classique, il retourne contre le structuralisme ses propres valeurs ce qui témoigne encore de l’espoir de sauver la marque Vuitton. C’est le Bingo de l’année pour le Seigneur qui marque un point avec ce nouveau créateur venu du fin fond des mages. Assit au premier rang avec ses deux fils aînés Alexandre et Antoine dans une odeur de marijuana sous la tente du jardin ds Tuileries, la confrontation de deux mondes.
Anonymode