Les moins de vingt ans confondront certainement la luxure avec le sulfure mais qu’importe ! Il est comme un diamant brut qui avec un procédé de fabrication très ancien ces baguettes de verre multicolores aux dessins complexes était déjà connue des Egyptiens sous la 18ème dynastie. Magie des arts du feu, celui qui désigne à la fois le bien et le mal, qui brille au paradis et brûle en enfer, cuisine pour notre plaisir, mais qui aussi peut déclencher l’Armageddon.
Autrefois réalisé sur des plaques de mosaïques qui furent plus tard enrichies de feuilles d’or pour les plus fortunés, Venise recueillit cet héritage et lui donna le nom toujours utilisés : “Millefiori”(mille fleurs), voici une techniques qui trouvera son épanouissement à Murano puis passera de Venise en Bohème et de Bohème en Lorraine .
Véritable prouesse technique, la fabrication demande plusieurs années d’expérience, et il s’agit d’un assemblage à chaud de couches successives de cristal : le maître verrier dispose une première couche de cristal de forme ronde sur le motif réalisé, puis recouvre le motif d’une multitudes de couches à nouveau. Toute la difficulté réside dans le fait que les couches de cristal successives doivent refroidir harmonieusement entre elles pour éviter les fêlures.
Cette pièce de cristal, qui servait autrefois de presse papier, est aujourd’hui un objet de décoration très convoité, agrémenté de bleu pour la liberté de vivre, du violet symbole du mystère, le vert qui calme et tranquillise par son silence la terre et trouvent son miroir dans la nature comme modèle, les oranges qui explosent de couleurs sous un soleil bien senti, et, enfin le rouge profond comme l’intensité de l’amour brillant jusqu’à la folie. Voici la beauté fragile, quand le charme invincible apporte le désir, pour frémi de plaisir.
Anonymode