WHO WILL BE THE LORD OF LUXURY?

L’acquisition de Tiffany change radicalement la donne pour le groupe Richemont, depuis que celui-ci s’est fait souffler Tiffany par le Seigneur des Arnault. Cette acquisition par le Seigneur, Monsieur Luxe, comme l’appellent ses collaborateurs les plus dévoués, met un point final à la réflexion potentielle de constituer un conglomérat qui pourrait mettre la main sur le luxe mondial. Ces deux groupes étant très complémentaires, leur rapprochement ferait qu’ils auraient pu occuper une position de leader dans presque toutes les catégories d’articles de luxe personnels. Mais, la probabilité d’une telle fusion ou rapprochement est nettement passé aux oubliettes depuis le rachat par LVMH de Tiffany, et ainsi de passer du « Breakfast » de la cinquième avenue à « Breakfast In America » pour une « Supertramp » sur le groupe Suisse.

Cette acquisition augmente la pression sur Richemont avec une menace concurrentielle plus pertinente dans le secteur de la joaillerie. LVMH s’est forgé une excellente réputation en relançant « Bulgari », maison italienne fondée en 1884 par Sotirio Bulgari qui dormait copieusement sur les lauriers de César, avec seulement une seule boutique dans la capitale Romaine. « Bulgari » est aujourd’hui devenu une maison mondiale, dont les racines sont la joaillerie et l’horlogerie. De nouvelles cordes à son arc ont été depuis ajoutées comme les accessoires et le parfum. Ainsi, la marque, au cours des huit dernières années et depuis que LVMH l’a rachetée, n’a cessé de gagner des parts de marché face à des entreprises de luxe comme Cartier.

Si le groupe du Seigneur parvient à redresser Tiffany de la manière que Bulgari, la pression sur Richemont s’en trouvera accrue, ce qui aggravera la menace concurrentielle des méga-marques de couture et de maroquinerie qui se lancent dans la joaillerie à leur tour, comme par exemple Chanel.

Richemont peut prétendre que tout va bien, mais la meilleure défense, c’est comme au échec : c’est l’attaque. Si le groupe Richemont n’a pas de grandes perspectives de fusions et d’acquisitions qui lui permettraient de résoudre un bon nombre de problématiques auxquels ce dernier est confronté aujourd’hui (la rémunération toujours croissante des actionnaires…). À l’heure actuelle, Richemont reste largement en dessous de la masse critique dans le domaine du soft luxury, et si le groupe Richmont ne se réveille pas, il est probable que le Seigneur des Arnault devienne le maître du monde du luxe à l’horizon des années 2030.

Anonymode.

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