Après Cartier et Roche Bobois, les maîtres de la céramique née en 1927 à Umbertide, dans la province de Pérouse, ont commencé à collaborer avec des artistes de renom dès leurs premières fabrications. Cette maison s’appelle Rometti. La connaissez-vous ?
Voici le jour qui s’ouvre au vent des ailes de phalène, évoquant un souvenir fragile et rosé, pour un nœud de porcelaine et un souvenir touchant, la où meurt la marjolaine. Un col évasé de « faenza » qui se confond avec un plein ciel ardoisé, comme une ample méditation sur la fragilité et le mystère, là où l’évidence de la porcelaine fait loi. Déjà plus de vingt ans et après avoir vendu sa marque de lingerie coquine, Chantal Thomass continue, elle qui a toujours cette blancheur des femmes japonaises, nous met le rouge au joue pour nous étonner encore avec de la porcelaine laiteuse et douce comme l’hermine.
Sa vision de la mode passe par l’art de vivre à travers des collaborations et à l’occasion du salon Maison & Objet, elle nous présente une nouvelle collection de céramiques née de la rencontre de la prestigieuse manufacture italienne, celle de la terre d’Ombrie qui extrait celle-ci des bords du Tibre, la potasse et l’argile comme l’humus vital de cette matière artisanale sublime. Avant d’être le dieu du fleuve, « Tiberinus », celui-ci est un roi. On raconte qu’il avait épousé Rhéa Sylvia, et l’avait fait précipitée dans les eaux du Tibre, sur l’ordre de son oncle Amulius, après la naissance de ses deux jumeaux, Romulus et Rémus pour conjurer le sort de cette richesse inespérée.
Avec des vases à col ponctués de rubans en céramique ou en satin, des amphores ornées d’un camée ou de dentelle peinte, mais aussi des cœurs décoratifs, pour une femme qui affecte de dédaigner les plaisirs de l’amour, qui ressemble à ces petits enfants qui disent très sérieusement qu’ils n’aiment pas les confitures, et qui s’en tartinent copieusement de très grandes lampées en secret, chaque fois qu’ils le peuvent. Voilà les codes éternels de la créatrice, comme un plaisir électrique que l’on pourrait appeler Chantal Voltage.
Anonymode