Il est majestueux et fier comme ces chevaux andalous, et dans sa vie, il a franchi tous les obstacles qui se dressaient devant lui, telle une flèche qui poursuit son chemin. Il martelait le sol de son tempo qui impressionne. Et même s’il n’est pas de pur sang magnifique, il en a l’allure. Sa noblesse n’a d’égal que sa passion. Qu’il est doux parfois d’être de ce monde, afin de rencontrer des êtres hors normes. C’était un de ces beaux jours de l’hiver qui commence comme une trou de verdure entourée de forêt là où les chevaux au soleil foulaient l’herbe fleurie, pour laisser au hasard flotter ma rêverie comme aurait pu le faire Alfred de Musset.
Ce jour-là, un homme plus humain que d’autres longeait ma page, et son destrier magnifique venait dessiner son histoire sur les pavés du roi qui existent dans sa cour. Une crinière blanche au vent, qui ne lui donnait nullement ses soixante-dix printemps, il nous accueille dans son teepee, près de la mer de sable ; cette curiosité géologique, appelée la mer Stampienne qui laisse des traces d’îlots, de lagunes, et de sable blanc là où les verriers, qui fabriquent les flacons de parfum, s’approvisionnent pour les industries du luxe. Il n’y a pas de hasard, il n’y a que des rendez-vous que l’on ne sait pas lire.
Une vie plus qu’un roman, lui, qui organisa pour notre plus grand plaisir les scènes équestres les plus célèbres du cinéma français et étranger. Un grondement, non pas d’un peuple en marche, mais une vague à l’assaut des falaises en habit d’apparat leur sabre hors du fourreau « Sabre au clair » comme une ligne d’eau qui étincelle, une muraille infranchissable de chevaux que lui seul sait maîtriser d’un seul geste. D’Hollywood aux Emirats, c’est lui le prince qui murmure à l’oreille des chevaux. Le vent, qui souffle dans ses cheveux, est celui de la passion et me fait penser aux chants des oiseaux de Cordoue, et de ces andalouses si puissantes et si douces à la fois.
Merci, Monsieur, pour ces trois heures de votre vie si riche, que j’ai pris comme un coup de point au ventre et qui rend maintenant ma vie si terne, mais c’est ainsi. Bien à vous
Anonymode