« La valeur est la seule vertu qu’on ne peut contrefaire » est un proverbe très courant en Pologne. « Il importe plus de bien savoir que de savoir beaucoup » nous disait Montaigne. Depuis le début, je suis ces deux jeunes filles et me souvient des premières collections et je peux apprécier le chemin parcouru. Une collection dans la forêt où il faut se souvenir des mousses qui crépitaient, des arbustes d’aubépine, des fauvettes qui tissaient leur nid sous le plafond, au printemps où les biches dégustaient les fleurs. C’était là au bord de la forêt.
Des silhouettes de deux Polonaises pour qui je pose l’oreille contre le mur du Spiritus (le souffle divin). Soudain, les vagues deviennent bleues de soierie, et de broderie d’or. Personne ne se souvient plus de cette Pologne si grande et si simple, la métamorphose d’un pays qui depuis la nuit des temps fascine par la beauté de ses femmes et de Marie Walewska.
Au cœur de la forêt profonde de Białowieża, sur un tapis de mousse, l’esprit vagabonde dans le lacis noueux des arbres centenaires qui m’emmène vers un monde imaginaire, j’entends des voix étouffées et j’aperçois soudain elfes et fées dans la lumière des lieux, je sens mon corps léger comme une brume matinale qui s’élève dans les airs, une nouvelle météore dans la Fashion Week perce la voûte céleste comme cette comète qui passait d’est en ouest dans la douceur de la Pologne du printemps.
Anonymode