L’origine du mot limogé est relié au général Joffre, qui a dirigé les armées françaises lors de la guerre de 1914-1918. En août 1914, alors que les Allemands mènent une offensive stratégique vers l’Alsace-Lorraine et la Belgique, le général Joffre doit organiser ses troupes et gérer une crise dans le haut commandement de l’Armée française. En effet, compte tenu des échecs des premières batailles menées contre les Allemands dès le début de la guerre, le général décrète que certains de ses officiers généraux sont des incapables.
Convaincu qu’il lui faut cependant s’en contenter, mais entrevoit une solution le 15 août 1914 dans un télégramme que lui fait parvenir au Ministre de la Guerre. Celui-ci lui confirme que des officiers n’apportant pas satisfaction peuvent être mis à la retraite sur simple rapport motivé du commandant en chef.
De fait, 40 % des hauts gradés de l’armée se retrouvent ainsi disgraciés moins de deux semaines plus tard. Ils sont d’abord envoyés à l’arrière du front, puis dans la XIIe région, laquelle comprend la Charente, Corrèze, Creuse, Dordogne et Haute-Vienne… où se trouve justement Limoges. De là serait née l’expression se faire limoger, c’est-à-dire être démis de ses fonctions et envoyé à Limoges.
Certaines sources s’accordent à dire que la plupart des officiers n’ont pas réellement été contraints de rester dans la XIIe région et encore moins à Limoges… Néanmoins, si aujourd’hui plus personne n’est envoyée à Limoges lorsqu’il se retrouve écarté de son poste, cette expression est restée dans les usages, comme référence à ces officiers.
F