Mardi matin dans la clarté des beaux jours parisiens de St-Germain, la famille Arnault est à la manœuvre avec le projet de rachat de la marque Christian Dior couture pour une valeur de 6,5 milliards d’euros. Autour du patriarche, car chez les Arnaults tout le monde est aux ordres en rang serré, derrière le grand-père, pas question de ne pas suivre le grand homme, et Bernard a bien vu qu’on ne peut même plus faire confiance à sa famille. Pour cela, il a l’exemple d’Hermès qui lui a permis de prendre 8 % du Sellier de la rue du Faubourg St-Honoré.
La famille Arnault détient déjà aujourd’hui 74,1 % du capital de la holding « Christian Dior », maison-mère de LVMH dont elle détient 41 %. À l’issue de cette opération d’une valeur totale estimée à 12 milliards d’euros, le groupe familial d’Arnault pourrait atteindre 100 % du capital de Christian Dior.
C’est la sortie des actionnaires minoritaires du groupe, les petits, les sans grades, ceux qui ne représentent rien pour le magnat du luxe. Pourtant, ce sont ces mêmes petits actionnaires qu’ils l’ont soutenu depuis le début par leur contribution à la construction de son groupe, Changement de ton : aujourd’hui dégagés, il n’y a plus rien à voir, mais grassement payés en échange, ils sont finalement satisfaits d’avoir soutenu cette belle maison pendant tant d’années.
La question à se poser est : pourquoi le groupe veut-il récupérer l’ensemble de ses actions ? Y-a-t-il anguille sous roche ou baleine sous gravier ? Faisons un peu de business fiction. Dans un monde d’incertitude, le prince du luxe veut garder la main et sans paraphraser Jean-Paul Sartre : ‘l’enfer, c’est les autres.’
Mais le calcul est assez bien vu. Reprendre la main au moment où la marque va décoller avec la nouvelle créatrice et les accessoires en phase de mondialisation. C’est la vuittonisation de Dior. Bientôt, les produits se trouveront partout. Il s’appuie sur l’expérience acquise au cours des années sur les marques qu’il possède déjà. Mais la machine d’Arnault sera la plus grande machine du luxe sans précédent. Produire une richesse afin que pour les générations suivantes soient à l’abri. Oui à l’abri de tout, à l’exception de la mort. That’s the way it is.
Anonymode