C’était hier le Festival International de la Photographie Culinaire, une manifestation culturelle réunissant deux univers : la nourriture et la photographie artistique. Le beau et le bon parrainés par le grand chef Christian Le Squer, ainsi que le grand couturier et Maître d’Art Franck Sorbier. C’était à la bibliothèque François Mitterrand là où vous pouvez lire les livres les yeux fermés.
Nous sommes montés au 18e étage dans une salle où la scénographie était plus que minimaliste, on pourrait même dire inexistante. Par contre, la qualité des photos posées sur de simples chevalets compensait largement le manque de fioritures. La gagnante, une jeune coréenne, fut récompensée pour une robe créée avec des courgettes et l’autre avec de la ciboulette.
Après les discours usuels dans ce type de manifestation, le seul, qui ressortait du lot, était celui de Franck Sorbier, qui, comme à son habitude, n’avait pas ménagé sa peine. L’art culinaire est comme la haute couture, une véritable science, qui demande patience, justesse et abnégation. C’est aussi une science du jugement et du bon sens. Comme la haute couture et les amours, les aliments les plus amers sont souvent les préférés et, parfois, se transforment en alicaments. Ils oscillent entre le salé et le sucré, une passion du moment qui devient instantanée et féerique.
Il s’ensuivit une dégustation des produits locaux de la région de Valençay, ainsi qu’un vin rouge stupéfiant au sens propre du terme venant de Corée. Pour un moment de partage, nous étions loin du relâchement et de la compassion bruyante des facilités qui séduisent les florentins de ces deux professions. Seulement quelque personnes excentrées de Paname et au-dessus de la littérature Française, en bonne intelligence, partageaient leur passion pour ces deux métiers séculaires.
Anonymode