BRÈVE DE MODE

« Vous vous trouverez sans argent, mais les femmes vous sont bénéfiques et c’est par elle que vous réussirez. » Le cœur tremblant, le jeune garçon écoute avec attention la chiromanciennes. Nous sommes en 1919, il vient de fêter ses 14 ans. De retour chez lui, l’énigmatique phrase résonne encore dans sa tête.

Celui-ci sera à l’origine de l’un des plus prestigieux parcours du monde de la mode et les superstitions rythmeront le destin de ce petit garçon nommé Christian. C’est en 1946 près de 30 ans après cette rencontre que le petit devenu couturier traverse une période d’intérrogation. Il envisage d’ouvrir sa propre maison de couture, une nouvelle étape qui peut s’avérer risqué.

En parcourant les rues de Paris, sortant d’un rendez-vous avec le roi du coton, pesant le pour et le contre, il finit par emprunter la rue du Faubourg Saint-Honoré. Il ne peut s’empêcher d’hésiter, quand,  soudain, il manque de piétiner une petite étoile posée sur le trottoir. Peut-être, était-elle tombée du ciel ? pensa-t-il … En grand superstitieux, il y voit immédiatement un signe du destin et se penche pour la recueillir précieusement. Dix mois plus tard, c’est le début de son mythique premier défilé aussitôt rebaptisé par la presse, le « Newlook » par Christian qui redéfinissait la silhouette féminine. Oui, c’était bien Christian Dior, ce petit garçon qui devient l’un des plus grands noms de la couture. L’étoile, qu’il avait trouvée, et qu’il a, entre-temps, fait reproduire en miniature pour la transformer en porte-bonheur, ne quittera jamais sa poche jusqu’à sa mort.

Anonymode