Une victoire qui transcende la France et les Français ! Et avant même le début de la partie, c’est un nom du luxe qui va s’offrir une visibilité mondiale : le trophée de la coupe du monde est apporté sur le terrain dans un « beauty case » argenté signé Louis Vuitton. C’est Natalia Vodianova, égérie Vuitton et épouse du fils du Seigneur des Arnault qui a dévoilé le trophée : « le business se fait en famille chez le Seigneur ». Adoubant ainsi la coupe du monde du « foot comptable », de celle qui vous empêche de rentrer chez vous dans le centre de Paris à cause de hordes de sauvageons, fumigènes en main, qui vous bloquent au passage pour mieux essayer d’incendier votre outil de transport journalier.
Des policiers complaisants qui regardent les gamins mettre le feu et secouer toutes les voitures de gens terrorisés, les mêmes qui n’ont aucun respect de rien, laissés libre dans les rues de tout faire et surtout n’importe quoi. Quant aux riches, ils étaient dans leur ghetto. Les organisateurs sponsors, LVMH et autres étaient bien au chaud contents de transformer ce pays en ancien Empire Romain, pour mieux maîtriser le peuple par les jeux. Ces smicards, qui croient qu’en criant on a gagné, s’attribuent quelque chose qu’ils ne posséderont jamais : le travail et l’abnégation.
La presse en liesse fait la fête et l’impasse sur le saccage du Drugstore Publicis et les magasins pillés par des débiles mentaux qui pensent que pousser un ballon c’est mieux que de lire Lamartine ou Balzac.
Mais, outre ces incidents qui nous touchent, c’est la victoire du foot comptable, et la mort de Cyrano de Bergerac, car où était le panache français que nous avions dans la défaite autrefois ? Aujourd’hui, nous gagnons, certes, mais, comme des comptables, qui jour après jour gagnent juste pour remplir le contrat car le plus important c’est le « but » au sens propre et figuré. Moi, j’aime trop Edmond Rostand, pour ne pas accepter que l’on gagne sans panache. Hier, c’était le cas. C’était la victoire d’une équipe de comptables, managée par un comptable. Bienvenue dans notre nouveau monde à l’anglo-saxonne, sans dramaturgie car les résultats étaient connus à l’avance.
Les sponsors, comme Adidas, qui ont vu l’Allemagne, l’Espagne, et l’Argentine, ces trois têtes d’affiche, éliminées dès le premier tour et malgré ce « Couac Coq » sportif de ces équipes, l’équipementier allemand réalise 8 millions de maillots dans le monde durant le tournoi, plus que lors du dernier mondial. Avec le sacre de l’équipe de France et le chèque de 50,5 millions d’euros par an versé par la société Nike, la marque peut s’attendre à récupérer largement son investissement.
Un business, vous avez dit ! Le luxe est un business dorénavant, et, avant de nous procurer une émotion, il procure d’abord un montant cash toujours plus important et les marques de ce secteur dans le futur ne seront pas en reste. Heureusement, je n’aurai à faire réparer ma voiture que seulement tous les quatre ans, ou rester enfermé chez moi le soir de la finale, une prison organisée par les autres, mais n’oubliez jamais que la liberté s’arrête là où commence celle des autres.
Anonymode