Lisi Herrebrugh et Rushemy Botter sont les nouveaux directeurs de la création de la maison Nina Ricci. Et, lorsque Nina Ricci a annoncé, en août, qu’elle avait embauché le duo en tant que les nouveaux directeurs créatifs de la maison, mes sourcils se sont froncés, car nous nous souvenions des parasols incrustés dans une culture antillaise, récompensés au Festival International de la Mode et de la photographie de Hyères . Le duo, formé à la mode masculine, faisait que le défi était plus grand. Finaliste du Prix LVMH des jeunes créateurs, aucun des deux n’avait, jusqu’à présent, travaillé pour une marque de mode, encore moins pour une maison.
Comment le duo, connu pour ses contes puissants et ses vêtements fluides enracinés dans la culture antillaise, pouvait-il réorganiser une maison de couture âgée de 87 ans ? Alors que leur collection gagnante à Hyères mettait en vedette un dauphin en plastique attaché sur la tête d’un mannequin, avec un thème balnéaire très marqué, nous nous demandions s’il serait au rendez-vous. Cela a commencé avec un costume bleu marine à fines rayures blanches, avec la chemise en soie qui coule sur le côté comme le feraient les chutes d’Iguazú. En un modèle, il redessine la maison en lui redonnant ses lettres de noblesse.
Des chemises « oversizes » avec des attaches en tissu aux cols évoquant subtilement la colombe stylisée de la maison et du flacon Lalique, un Air du Temps, avec des éclats de jaune qui ont éclairés le spectacle, brisant une palette neutre. La couture s’inspirait des corsets que le duo avait trouvé dans les archives de Nina Ricci, bien qu’ils aient évité raisonnablement de s’égarer sur un territoire déjà tracé par Jean-Paul Gaultier.
Le contour d’un costume de bain apparaît sous la forme d’un trompe-l’œil et sous un pantalon pour tailleur, un grand manteau gris avec des épaules tombantes et des manches longues coupées à plat pour améliorer la posture faisaient partie des points forts de la gamme. Ne faisons pas le florentin. Voilà deux créateurs qui méritaient leur prix à Hyères et, pourtant, j’avais dit le contraire « Mea culpa ».
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