50 NUANCES DU FLOP FRINGANT

Elles ne sont que les voyeuses de la vie des autres, une sorte d’Allemagne de l’Est et de la Stasi réunies. Elles remplacent les mannequins en carton, sorte de PLV vivante rémunérée seulement en cadeaux, les influenceuses sertisseuses. Le Flop Fringant, qui décrit la mode pendant 52 minutes sur un ton télégraphique et monocorde comme si celle-ci était dénuée d’humanité ou de poésie, parle de ces Demi-mondaines avec concession. Ces jeunes donzelles qui pensent que Tolstoï « n’était guère épais », sont d’anciennes vendeuses de rouges à lèvres et de serviettes sémiotiques dans des magasins américains qui seraient en Europe nos vendeuses de chez Carrefour, là où comme au cirque, tous « les sots sont périlleux ».

Les maisons les transbahutent, pendant la Fashion Week, comme des objets, elle et son époux, dans les hôtels de luxe de la capitale, là même où autrefois ses congénères Bulgares arpentaient les couloirs en essayant d’attirer le chaland. Voici ainsi la mode d’aujourd’hui, des vendeuses de supermarché pour représenter les marques. Des représentantes qui savent à peine parler et, pour l’écrit, ne savent que donner un autographe photographique. Elles décryptent la mode comme le perroquet des marques, ainsi pouvant pour meubler la ménagerie de ses 3 millions de followers qui ne sont que des gens de rien, une sorte de trou noir de personnes qui ne seront jamais clientes des maisons en tout cas.

Mais où sont ces gentils faiseurs de vers : les Virgile, Horace ou Homère ? Ceux qui d’un beau laurier couronnent leur front. Voici les égéries qui veulent les remplacer, et qui, au pied de la montagne, s’enfoncent dans ce bourbier noir d’une infecte profondeur, faisant sentir au passage une odeur malplaisante à tout un chacun, fortes de ce que la troupe et le grand nombre nagent avec elles dans ce fleuve d’ordures de plastide.

C’est un grand privilège d’être invité chez Dior et de ne pas y aller pour ne pas être confondu avec cette plèbe du bourbier d’Helicon, et de ne pas séjourner sans complaisance dans cette marée de céphalos manquants. Voici la mort des influenceuses qui arrivent à grand pas car la vie est un balancier bien régulé, et nous assisterons enfin au retour de gens de bien qui savent écrire avec poésie sur la mode, mais aussi la vilipender, pour enfin, revenir à un équilibre plus juste. Qu’en pensez vous ?

Anonymode