JACQUEMUS PORTE DES LAVANDIÈRES

À une heure de route au nord d’Aix-en-Provence, au milieu des champs de lavande dans le magnifique paysage des Alpilles c’était comme une invitation dans un tableau de Bonnard, une invitation, qui se présentait sous la forme d’une petite bouteille d’écran solaire avec ces mots «Le coup de soleil» ou «The Sunstroke» ; une perspective qui s’est avérée exacte devant la vague de chaleur et quand, au soleil, qui nous tournait le dos nous mettant ainsi face à son ombre.

Les tiges parme s’étendent, s’étirent, ondulent et recouvrent le champ d’un mauve velouté. Elles émerveillent les yeux et colorent les âmes, là où dansent les abeilles dans un nuage bourdonnant. La lavande, doucement, flotte dans l’air.

Un show qui débute par un tailleur-pantalon blanc sur-dimensionné recouvert d’une robe en dentelle couleur pêche. Des motifs imprimés, brodés ou dessinés au laser sur de grandes chemises à manches courtes portées par des dròlla et des dròlle en langue occitane. Un motif floral bleu et blanc peint à la main émerge dans une robe moulante ornée d’insertions au crochet scintillantes et incrustés par des brillants du verrier qui veut se faire diamantaire. Jacquemus a, pour la première fois, fait équipe avec Swarovski, en saupoudrant 385 000 cristaux sur les vêtements, ainsi que sur les chaussures, et sur tous les accessoires allant du sac, aux boucles d’oreilles, bracelets et chapeaux. Voici le retour de ces présentations, dans un cadre loin de Paris, qui rappellent les spectaculaires « catwalk » de Pierre Cardin dans des contrées lointaines comme le désert de Gobi.

Cette collection me fait penser au Couturier Guy Paulin parti beaucoup trop tôt à quarante quatre ans. Symbole évoquant la tendresse, la lavande dans un champs là où nous retrouverons le chaud soleil de Provence pour adoucir notre plume, nous a fait l’effet d’être tombé dans une bouteille de soupline. C’était ici, c’était hier, là où Jacquemus nous avait conviés.

Anonymode