LE RETOUR DE MADAME BOVARY

Le supra-luxe arrive avec le retour de ces grandes courtoises supra-riches, des Emma Bovary disparues déjà depuis longtemps. Des femmes, tout signe extérieur de distinction dehors, reprennent le pavé de Paname, et les voilà de retour après des années d’exils de la planète style, la grande bourgeoise revient en force. Mais, pourquoi ?

Face à une offre toujours plus saturée, les marques ont compris qu’il était temps de se recentrer sur les valeurs et de redéfinir leurs fondamentaux. Or l’allure bourgeoise n’est pas dans l’aldéhyde et se prête parfaitement à une réinvention car elle pose la question du retour aux femmes de goût. Cela soulève, toutefois, surtout la notion d’héritage accentuée récemment par d’autres événements comme la disparition de Karl et la mémoire de Chanel ou bien, dans un autre registre, l’effet suscité par l’incendie de Notre-Dame avec la reconnaissance de son histoire immense connue du monde entier, en un mot le patrimoine Français, sans oublier Franck Sorbier, intemporel et postmoderne du dernier grand couturier.

Cela va bien au-delà des « Karda-chiantes » et Consorts. La classe, passe-t-elle par l’éducation ? Le Seigneur des Arnault nous dirait bien sûr, mais, peu importe d’en être, l’essentiel c’est d’en avoir, et le message envoyé par la majorité des créateurs, qui multiplie les propositions en ce sens, la vraie femme est de retour, et croyez-moi, je ne deviens pas gérontophile.

La bourgeoise est anti-mode dans son idéologie même, elle qui cherche la discrétion et l’intemporalité. Le changement et l’extravagance ne sont pas de mise pour elle et les produits que l’on consomme doivent être réputés essentiels et « durables », le mot de cette génération est dit ! Il est donc paradoxal de vouloir créer du désir de mode de cette base là. Cela révèle le décalage voulu entre l’image que l’on construit autour du produit en pariant sur l’intemporalité et l’indémodable.

La mode aujourd’hui privilégiera l’acquis par rapport à l’inné, car Monsieur Arnault lancera bientôt le concept de supra-luxe avec Jean Patou pour nous faire comprendre qu’il a toujours un coup d’avance, comme tout bon joueur d’échecs et qu’il faut bien trouver une case aux supra-riches dont il fait partie maintenant.

Anonymode