Du latin elixir emprunté à l’arabe ibérique médiéval «pierre philosophale» et du grec ancien xêríon («poudre siccative à mettre sur les blessures») siccative est une substance qui joue un rôle de catalyseur en accélérant le séchage.
Voici donc l’Élixir de la maison Gucci, « mémoire d’une Odeur » pour slogan et qui réalise une nouvelle famille olfactive. Suis-je atteint d’anosmie, où le chimiste apocryphe nous donne une arôme dont le sillage est composé d’ingrédients inattendus : camomille romaine, jasmin corail, muscs et accords boisés, dans un flacon de la couleur originale du verre de la même couleur où autrefois à Pompéi les carafes se faisaient cépage de notre ivresse.
Surprenant car ce n’est pas le type de parfum que je porte habituellement. Frais, léger, mais intense, il me rappelle quelque chose mais je ne saurais dire quoi. Le côté mixte m’a aussi intrigué, mais ma fille n’arrête pas de me le prendre ce qui confirme son côté androgyne. Le flacon rappelle les anciennes eaux de Cologne ou Köln. Et pourtant d’inspiration romaine, comme une oeuvre surhumaine de tout un siècle fameux, les Alpes se courbant sous la marche tonitruante de l’Empereur Gaius Octavius, qui du Nil au Rhin, comme le sacrifice d’Iphigénie, nous offre une nouvelle lecture de nos sens, les senteurs de l’Éden.
Pour cette nouvelle histoire, les parfums Gucci explorent les souvenirs, en sautant du présent au passé, reliés par un pont unique qui nous projette directement dans le futur. L’accord transcende l’inattendu et Alessandro Michele a imaginé toute la fragrance autour de cette fleur particulière la camomille sublimée par le maître parfumeur Alberto Morillas. La Mémoire d’une Odeur qui se marie aux pétales de jasmin de corail indien pour apporter de la tendresse. Les muscs précieux offrent de la profondeur et quand les bois nobles du santal chaud et du cèdre aérien apportent leur lumière, je regarde ces micro-gouttelettes presque impalpables qui construisent l’édifice immense du souvenir.
Anonymode