Le luxe et la mode seront-ils les secteurs les plus menacés par le Brexit ? Les fabricants pour les marques de produits de luxe et les entreprises du secteur de l’habillement seront fortement menacés si aucun accord n’est conclu avec l’Union Européenne avant le départ de la Grande-Bretagne du marché unique. Quel est vraiment cette menace ? Dans le secteur du luxe, les britanniques ont 55 % de leurs sociétés qui ont une activité d’exportation : la mise en route de tarifs douaniers et de formalités administratives pourrait constituer un problème. Et pour les créateurs de vêtements, le nombre de ceux qui exportent est encore plus élevé, à peu près (63 %).
Le sac Speedy de Louis Vuitton coûte 6% moins cher en Grande-Bretagne qu’en France, le même sac Speedy 30 de Vuitton est actuellement 14% moins cher en France qu’aux États-Unis et 31% de moins qu’en Chine. La sortie prévisible du Royaume-Uni de l’Union Européenne a permis à Paris de conforter sa place de capitale du luxe. Toutefois, Londres conserve des atouts, et s’impose comme la capitale des ultra-riches chers à Monsieur Macron et au Seigneur des Arnault, bien sûr.
Les partisans du « remain » n’avaient pas assez de mots pour mettre en garde contre les conséquences négatives d’une sortie du pays de l’Union Européenne et, en particulier pour les secteurs du luxe et de la mode, victimes collatérales du « leave », mais le départ annoncé des grandes fortunes de la City se fait encore attendre.
Le secteur de la mode, au sens large, compte pour beaucoup dans le PIB britannique. Il aurait rapporté 26 milliards de livres sterling (soit l’équivalent de 33 milliards d’euros) au cours de la seule année 2014. Pour les maisons, comme Burberry, qui travaillent beaucoup avec les pays étrangers, comme l’Italie, les consommateurs subiront de plein fouet une hausse des prix.
Les professionnels du secteur de la mode craignent également que le Brexit n’entraine une « fuite des cerveaux ». Les écoles de création, comme la prestigieuse Saint Martins School, craignent légitimement qu’elles n’attirent plus les talents venus du monde entier. Ayant accueilli sur leurs bancs des créateurs aussi illustres que John Galliano, Riccardo Tisci ou Alexander McQueen, qui sont actuellement dans des maisons Françaises, cela viendra probablement perturber les flux d’élèves en Europe mais le regroupement de l’IFM et des écoles de la chambre syndicale devrait accentuer le mouvement des créateurs de Londres vers Paris. Plus simple pour les parents et moins cher que Londres. Il y a aussi les financements européens qui permettaient aux étudiants de fréquenter les grandes écoles de mode britanniques, ces dernières post-Brexit seront supprimées.
Les excellents chiffres du luxe à Paris, au cours de l’année écoulée, confirment la tendance que les européens viendront faire leurs courses à Paris. Les ventes du Bon Marché, propriété du groupe LVMH, ont été estimées à 650 millions d’euros. Quant à celles du Printemps Haussmann, elles ont bondi de 8%. Alors, bon en mal an, le Brexit sera une bonne chose pour les Britanniques qui savent toujours tirer les marrons du feu et les Français en profiteront pour capter une partie de la clientèle ultra riche londonienne. Finalement, une sorte de rééquilibrage, mais pour les ultra riches qui ont des jets privés, le monde est leur pays, et la traverser de ce « Chanel » en jet ne posera pas plus de problème que d’aller à Courchevel pour les vacances d’hiver, et repartir ensuite pour la Californie ou Miami, car, pour eux, rester c’est exister mais voyager c’est vivre.
Anonymode