GUO PEI LA VALLÉE DU SI CHIANT

Comme un oiseau d’ébène qui induit la triste couleur de l’imagination d’un sourire d’une chinoise devant les « Délices de Tokyo », voici le sévère décorum de la déconvenue, la vision lugubre du corbeau errant loin du rivage de « l’An Pire » du Milieu… celui de la nuit. Une collection impériale au rivage plutonien, dans la prison de la cité du même nom. Guo Pei nous donne la Chine dans sa sinistre rétro-vision d’un monde si isolé et si agoraphobe ; avec ce message que rien n’est permanent, rien ne meurt vraiment, tout change… essayant ainsi de se souvenir de la maxime de Lavoisier.

Est-il possible de transposer un sujet aussi sensible que la vie et la mort dans une collection Haute Couture ? Une phrase de l’académie du commun des mortels ! Une piste de sable mouvant était décorée d’un portail macabre par son imaginaire lugubre. « Quand j’étais enfant, je pensais souvent à la mort, dit la couturière par l’intermédiaire d’un traducteur. A ce moment là, j’ai aussi pensé à la litote de Pierre Bergé qui disait : » La Haute Couture est morte ». Pour cette collection, du tissu d’ananas de chanvre, un matériau précieux provenant des Philippines et qui existe depuis plus de 400 ans a été utilisé. Une femme à ma gauche de la famille Ding Ding, habillée dans une robe d’une grande couturière chinoise – vous voyez le clin d’oeil – semblait l’avoir enfilée à l’aide d’un chausse-pieds, et faisait sans le savoir de la pub pour le bibendum Michelin, Ah » La NANA » en boîte !

La maison de la « Gruau » Pei carrosse les femmes comme des camions tout neufs. Voici la collection avec les oiseaux d’Hitchcock nous agressent de sa simple facile. Le corbeau sert pour le présage d’une couture en errance, méfions-nous des pensées faibles, ce sont souvent et paradoxalement les plus chargées d’ambiguïtés.

Anonymode

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