La nuit n’est jamais complète il y a toujours, au bout du chagrin, une fenêtre éclairée, il y a toujours un rêve qui veille, un désir à combler, une faim à satisfaire. Serge nous nourrissait de sa magie, mais un an après un seul être vous manque et tout est dépeuplé. Son humour grinçant et corrosif m’inspirait chaque fois que je le rencontrais. Quelqu’un meurt, et c’est comme des pas qui s’arrêtent, mais si c’était un départ pour un nouveau voyage ? Alors j’essaye de me persuader de ne pas dire mourir mais dire naître.
C’est toujours la même larme qui sort de mon oeil quand je vois son public toujours captivé devant son « Flower » de Kenzo. J’aime à penser et j’ai le sentiment que cet homme est un héros ordinaire, mais aussi extraordinaire. Penser cela, c’est déjà un miracle, à voir le nombre de nos semblables se goberger dans une complaisance toujours plus florentine. Je me souviens de cet homme sans compromis qui affirmait ses idées, et qui comme Victor Hugo disait « Lire haut, c’est affirmer à soi-même sa lecture ». Je lui répétais que l’affirmation de soi-même est un axiome préhistorique de sensibilité.
Aujourd’hui je voudrais lui dire qu’il avait raison, mais aujourd’hui je ne peux que t’écrire et diffuser son œuvre, qui elle ne mourra jamais.
Anonymode