Un peu de culture, cela ne fait pas de mal ! Et dans ces périodes de pandémie, il faut rappeler que Paris n’a jamais été en reste surtout en 1348 où la peste noir provoque la chute du temple et fait 80 000 victimes sur les 230 000 habitants de la capitale. Elle est particulièrement dévastatrice, décimant quelque 25 millions de personnes, soit le tiers de la population européenne de l’époque. Connue depuis au moins 3000 ans, la peste est transmise par certains insectes, notamment la puce du rat. La peste bubonique, dans sa forme la plus grave, entraîne la mort en quatre jours. En France, cette épidémie intervient dans le contexte dramatique du début de la guerre de Cent Ans.
Voilà que plus du tiers de la population parisienne disparaît ! Il y a tellement de mort que l’on ne peut pas les enterrer dans les cimetières intra-muros. Il faut évacuer les corps de tous les coins de la ville, et on les emmène jusqu’aux rives de la Seine. Là on les entasse sur les coches d’eau. Ce sont de grands chalands qui habituellement relient Paris à Corbeil. Ils sont appelés des « Corbeillards » . Ils livraient jusqu’alors diverses marchandises pour nourrir la capitale. Ils deviennent exclusivement dédiés au transport des dépouilles des pestiférés de cette peste bubonique. Le corbillard n’est que le souvenir lexical de cette sombre période. C’est pour cela que les mots en Français ont toujours un sens.
Anonymode