SORAYA L’EMPIRE DES PERCEPTIONS

J’aime le souvenir de cette époque où les femmes en bikini arpentaient les plages et dont Phoebus se plaisait à dorer ses statues. Nous jouissions alors sans mensonge et sans anxiété de cette vision si douce, que le ciel amoureux caressant leur échine permettait de regarder avec plaisir ces morceaux de tissus qui, en masquant tout, ne cachaient rien.

Un produit, pourtant généreux par ses matières, et que les louves, au cœur gonflé de tendresses, abreuvaient l’univers de rondeurs brunes ou blondes. Comme des fruits purs de tout outrage, et vierges des gerçures du sel sur la peau, les petits morceaux de lycra enveloppant les corps promenaient notre âme dans des contrées de beautés inconnues.

Soraya, voilà bien un beau nom pour une princesse. Son nom en Perse veut dire « la beauté des étoiles » et nous susurre le charme de Romy et de « La Piscine », ainsi que du pagne que La Pérouse, dans la description de ses voyages, désigne plus largement comme «un coupon d’étoffe qui sert à envelopper le corps d’une Vahiné». Flaubert décrit également, dans son œuvre, l’enveloppe subtile utilisée par les Africaines au cœur simple juste au pied du Kilimandjaro et de ses neiges éternelles.

Quand, les deux yeux fermés, un soir d’été où la température atteint son apogée, je respire l’odeur chaleureux des triangles Froufrou et des tuniques des îles paresseuses où la nature donne des arbres singuliers et des fruits savoureux gorgés de soleil.  Pendant que le parfum des verts tamariniers circule dans l’air, l’odeur m’enfle les narines se mêlant aux chants des navigateurs qui regardent ces triangles de tissus, qui masquent « L’Origne du Monde », et épousent le corps parfait de ces femmes qui portent une création de Soraya.

Anonymode

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