Après 20 ans, le vieux lion, plus giraffe que rugissant, est de retour dans son théâtre d’origine au 11 Via Borgonuovo, espace underground de son siège historique où il présentait ses collections chaque saison jusqu’à ce qu’il ouvre son antre conçu par Tadao Ando (un ami) de l’autre côté de la ville. Ce jour, les mannequins, qui déferlaient sur le podium, avaient des pantalons de soie fluides associés à des vestes et des blazers sans col. Blousons transparents fuchsia et bleu marine avec de petits rubans tombant dans le dos, et volants sur le devant, donnaient à cette collection un air champêtre.
Il y avait une légèreté dans l’air pour une grande partie de cette collection, qui s’est terminée par une série de robes en tulle extravagantes, parsemées ici et là d’éclats de gouttelettes d’eau de mer. Le temps passe et nos jours se remplissent de la mode, si légère. Libre de penser comme on veut, on finit toujours par ne penser que comme on peut. Comme un flocon de neige qui tremble dans l’air, le chemin reste inexorable pour le couturier maintenant de quatre vingt sept ans.
Anonymode