Les annonces se multiplient avec celle de Boss, qui vient d’inaugurer son tout premier café à Rome, s’associant à l’historique bar-pâtisserie non loin de sa boutique. Une expérience unique, où se mêlent design et restauration aux influences romaines. Espérons que la nourriture ne sera pas aussi indigeste que les tenues des SS de la dernière guerre fabriquées par le couturier.
Voici donc le nouveau leitmotive des maisons de luxe, un engouement pour la gastronomie comme nouveau levier de croissance, en convertissant des espaces commerciaux moins rentables. Il dédie ces derniers à des cafés à 25 euros : un Must, et en enrichissant leur offre, leur image se modifie et le vêtement devient visiblement accessoire du luxe.
On ne sait pas trop à quel saint se vouer en entrant dans ce café qui se dit « luxe ». L’accueil est certes chaleureux, et on attendait l’Amérique, surtout un 4 juillet, afin de pouvoir rajouter une étoile à la bannière du maitre de Grandville. Il n’en fut rien. Certes, le cadre est irréprochable les quelques tables intimistes sont ponctuées de candélabres de faux St-Louis, et après avoir passé le service de sécurité, digne des portes du pentagone, voilà la France de Marisa avant Nabila, la France des cafés chics avant les barbecues des gilets jaunes, la France des scoubidous avant les tamagotchis.
Le charme se rompt lorsque les cafés à 25 euros pièces se renversent sur la table par une stagiaire qui, elle, n’était pas de contrefaçon. Décevant…, malgré un certain effort de présentation, c’est minimaliste, étriquée comme le col amidonné d’un pasteur presbytérien, avec son demi spéculos sorti tout droit du film des Minimoys.
Des sourires et des hommes auraient pu être gagnants s’il n’avait pas passé la ligne blanche suite à une erreur de commande. Tout cela est bien dommage car on attendait mieux du prince du luxe.
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