LES SAPINS DES CREATEURS

Chacun à sa façon fête Noël et les couturiers ne sont pas en reste. Cette année, une exposition au Plaza Athénée des créateurs de la couture ne déroge pas à la règle qu’un bienfait pour Noël est toujours récompensé. Cette oeuvre caritative est comme le « Grand Pardon » de la profession, le jour où chacun oublie ses rancunes pour une fois dans l’année et pense aux plus déshérités.

Voilà, pour chacun d’eux, le mot qui définit leur arbre :

Chanel : la nuit rouge comme cette lanterne suspendue à la porte des lieux de permission de bien vouloir rentrer dans la boutique pour acheter son « 255 ».

Olivier Theyskens : un « Treeptyc »  Trois tableaux  en un de la naissance à sa déchéance pour un rupin de Noël.

Christian Dior : Diaporama la Nuit – Une nuit bien sombre de voir un feu d’artifice se terminer en feu « d’arti-chouette » : Kering en serait ravi.

Christian Ghion : l’Art d’Etre Maçon – Si vous n’avez pas la truelle rouge comme le sang, le sapin de Christian vous fera oublier son ciment.

Elie Saab : Rêve de Haute Couture – Sous sa cloche, le rêve de Haute Couture d’Elie Saab deviendra-t-il réalité ?

Emmanuel Ungaro : Sapin de Cadeaux – Comme pour dire à chacun d’entre nous que l’Arbre de vie est un cadeau.

Emmanuel Robojad : Cristal Castle – Un château de cristal perdu dans l’immensité des rachats des cristalleries françaises ; un baccarat chinois, mais ceux-ci ont la réputation d’être très joueurs.

Francis Kurkdjian : Un Grand Soir à Paris – Quoi de plus merveilleux que de présenter son propre parfum anonyme connu maintenant du monde entier.

Guy Laroche : Solstice – C’est un événement astronomique.

India Mahdavi : Toucan – C’est Hermès qui va être content : un toucan avec une écharpe rouge. Un bonnet rouge aurait été une faute pour la maison du Faubourg.

Jean Paul Gaultier : Fer-Erique – Un corset de métal pour un fer méérique, qui finira en fer « forget ».

Jean-Charles de Castelbajac : Arbreréversible – C’est l’inverse et son contraire, un tableau, sorte de palindrome Kamasutra que l’on peut lire à l’endroit comme à l’envers.

Jean-Claude Jitrois : Atout Coeur – C’est peut-être la dernière carte que le couturier envoie, un atout, car à la fin de l’envoi, il couche.

Jean-Jacque Ory : L’Amour de la Vie – L’amour de la vie sur un arbre mort, quelques petits oiseaux nous rappellent les inséparables de Franck Sorbier.

Lesage : Le Coeur d’Hubert – C’est à lui que l’on pense immédiatement, le Maître des lieux, ce fameux Hubert qui n’est autre que Barrère.

Marc-Antoine Coulon : Roi des Forêts – Mon Grec roi des forêts dont le tronc est caché par l’arbre.

Mathlide de L’Ecotais : de la Vigne au Verre – J’y ai vu la feuille de vigne, j’y ai vu le raisin, j’y ai vu le vin mais, à la fin, je n’ai plus rien vu ni bu du tout.

Octavion Pizarro : L’Arbre de Vie – Comme une plante carnivore, c’est l’arbre qui a mangé le sapin.

Olivia Putman : Parlez-moi d’Amour – Une cloche pour des cœurs et, pour la circonstance, faire plaisir à Didier Grumler, son complice.

Patrick Houcardre : Planétarium  – Plus proche de Calder que de l’homo-sapin, il joue avec les boules de lumière.

Philippe Ferrandis : Montaigne – Pour lui, le plus important, c’est le joyau que l’on dépose pour sa belle au pied de l’arbre.

Reda Amalouu : Christmas dot – Un point sur les « i » qui nous rappelle les peintures aborigènes du mont « Uluru ».

Ruben Alterio : Rouge Couture, Paris la Nuit – Comme si Paris était une feuille plissée de rouge, une palissade infranchissable un mur à la Trumps de Sarin.

Sascha Nordmeyer : Espace Temps 51 – Un pointillisme très pointu et très énigmatique en zone 55 moins quatre.

Sylvain Le Guen : Rouge Revu – C’est l’éventail de Karl rougeoyant, un satin de Noël.

Vhernier Milano : Palloncini – Un sapin de ballons à l’hélium pour que les idées plus légères que l’air s’envolent.

Yamina Couture : Mon Sapin Couture – Les deux femmes russes, les plus distinguées de la Fashion, arborent un sapin qui ferait pâlir d’envie le Président Poutine lui-même.

Merci à eux et n’oublions jamais que la force du don humanitaire ne demeure pas dans le montant, mais bien dans le bon emploi de celui-ci.

Anonymode