L’ELBAZ DES PLAIES DE LA CRÉATION

Arrête-toi, cesse de fuir, il n’y a pas que le passé et ses fantômes, mais aussi des opportunités à saisir, la seule chose qui tombe vraiment du ciel c’est la pluie. Pour panser ses plaies, Alber Elbaz crache dans la soupe sur la mode lors d’une conférence qui s’est tenue à Oman, mettant en cause le chaos, les peurs excessives, les pressions et, d’une manière générale, l’insatisfaction qui y règnent.

Son renvoi brutal en 2015 a surpris la fashion sphère, mais le créateur a-t-il réellement pansé ses plaies ? Ayant exposé ses projets parfois à des investisseurs, si l’on en croit les rumeurs du secteur, il semble que cette rupture annonce un mal-être de l’ensemble des créateurs, a qui l’on demande de travailler plus sur des tableurs Excel, que de dessiner sur leur carnet papier Velin.

Pendant la conférence, le créateur a réagi à la multiplication exponentielle des collections imaginées par les grandes griffes afin de faire les gros titres des journaux et des média sociaux.

« Chaque fois que je parle avec la famille de la mode, je n’entends que des plaintes » ( Trop de défilés, trop de collections.)

Après la Fashion Week de Moscou, c’est déjà la Fashion Week en Inde et « whose next » ?. Trop de confusion, quelle saison nous présente-t-on maintenant ? Automne-hiver ? Printemps-été ? Non, c’est la collection Resort. Non, c’est la Croisière 2017. Et toujours plus, c’est sans fin. Pourquoi personne n’est-il content ? Trop de craintes et pas assez d’amour. »

Alber Elbaz a ainsi critiqué le manque d’audace et le peu de goût pour le risque des investisseurs. Je sais que faire une erreur peut coûter très cher. Et que les actionnaires peuvent vous renvoyer pour cela. Mais, nous savons tous que quelques-unes des plus grandes innovations dans l’histoire sont nées parce que les gens ont fait confiance en leur intuition et l’ont suivi, et cela pas seulement dans la mode : prenez l’exemple des bêtises de Cambrai, créée sur juste une erreur.

Le créateur est sans concession pour le système mis en place par les marques et non contrôlé par les dirigeants de la profession. En claire, Monsieur Grumbach, l’ancien Président de la Fédération de la Couture, n’a rien fait pendant 20 ans et son bilan vient d’atteindre son niveau de masse critique d’implosion, et l’arrivée de son successeur, le meilleur économiste de France, Pascal Morand, ne changera rien : trop de bouche d’Ego, et rien de concret par manque d’intérêt pour cette profession : lors des collections, il montre une lassitude qui nous pousse à nous demander ce qu’il vient y faire. Peut-être à la recherche de reconnaissance pour une profession ! Malheureusement, à notre époque les hommes de chiffres sont rarement des hommes de passion.

Mais après la pluie, le beau temps et la France a ceci de prodigieux c’est qu’elle arrive à se reconstruire sur des ruines. Alors laissons faire. Nous reconstruirons, non pas avec des courtisans et des hommes de chiffres mais avec des visionnaires et des personnes de bon sens qui n’auront rien à gagner de personnel, et qui reconstruiront sur les ruines des autres. Enfin, espérons le si nous voulons sauver le leadership de la couture française dans le monde !

Anonymode

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