CHANEL HAMBOURG GUERRE

Invitation d’un imparfait latiniste, qui est en revanche un parfait latriniste, invitant Baronesses et Vicomtesses célèbres mais seulement du duché de Friedrich Schiller que les Françaises confondent très souvent avec les ascenseurs. Karl accueille tout ce petit monde qui s’installent dans cette salle de 2 100 « passes », normal pour Hambourg ! Étrangeté d’un lieu à moitié vide où il a été nécessaire de faire rentrer les aficionados amoureux de la petite musique « charnelle » et les migrants qui faisaient la queue pensant que le « Channel » serait peut-être le passage pour la Grande-Bretagne. Le couturier Franco-Allemand, appelé aussi le Kaiser Français, nous donne à Hambourg sa partition et reviendra, comme tout bon notaire, au dernier acte.

Les mannequins descendent, comme le Machu Picchu, les innombrables marches du haut de « l’amphi-théâtrale ». La marque célèbre le savoir-faire des brodeurs, plumassiers et autres paruriers de la galaxie Chanel donnant de la voix au Hamburgische Staatsoper. La même enseigne, qui a largement contribué à la disparition de tous ces métiers, et qui, ayant vu qu’elle ne pourrait plus réaliser de Haute Couture, a commencé à racheter les fournisseurs pour sauver les différents corps de métier dont elle a besoin pour continuer à construire sa propre maison.

Il y a dû avoir à cette époque un ‘cérébral’ ou un imprudent, qui donna un bon conseil, mais qui se vit remercier immédiatement, car donner un avis pertinent dans ce type d’entreprise, c’est la mort assuré. Par contre, si vous êtes un courtisan, vous pouvez faire carrière sans aucune difficulté, et même avec un cerveau céphalo-abstinent, cela marche très bien également ; « Halleluja ».

Le figaro aurait vu dans cette présentation « quai des brumes ». J’y ai vu que l’enfumage usuel du maestro ; un peu de Chanel, beaucoup de connes, un soupçon de création et un brin d’histoire, pour au final, une collection bien ficelée pour Sado-Maso en goguette à Hambourg. Rien de plus naturel en somme. Rien n’est plus semblable à l’identique que ce qui est pareil à la même chose, mais le kaiser qui ressemble plus à une figure rhétorique aujourd’hui n’est plus « qu’un mise en trope ».

La baronne von Flaten-Suce-Pet, assise au premier rang, gentry oblige, me confie que dans ces grandes messes, il y a toujours quelque chose qui cloche. Mais, même si Hambourg n’est pas la capitale de la bière, cela ressemble beaucoup à une mise en bière, « un bois dont on ne se chauffe plus ».

Bien voilà de quoi être définitivement éliminé des fiches de la marque aux deux « C » pour les prochaines collections. Une « oraison » de le faire ? Pas vraiment, mais consolez-vous quand il s’agit de votre propre oraison, l’oraison du plus mort est toujours la meilleure.
Anonymode