Et c’est repartie : la bouffonnerie de Madame « Show Bang », patronne de Jeanne Bovin, après avoir versé au designer Alber Elbaz, suite à un arrangement trouvé hors tribunaux, 10 millions d’euros, risque fort d’ajouter à la pression qui pèse sur les finances de la marque de la « si burlesque », Madame Show.
La « dame Jeanne », en grande difficulté, est courtisée par les géants du secteur, LVMH et Kering pour ne pas les nommer. Ils ont exprimé leur intérêt pour faire une offre sur la Maison. Toutefois, le leitmotiv de madame est : « mieux vaut penser le changement que changer de pansement ». C’est une vision plus tragique que stratégique. En fait, c’est le fond Mayhoola qui paraît être la « proposition la plus sérieuse » bien qu’aucun accord n’ait encore été signé. Les ventes de Lanvin ont baissé de plus de moitié, ces trois dernières années, pour tomber à moins de 100 millions de chiffre d’affaires. La Maison de mode française peine à se réinventer malgré les efforts des deux designers successifs, dont l’excellente Bouchra Jarrar adoubée par Monsieur Didier Grumler, sa protégée.
Les observateurs du secteur estiment que Lanvin va avoir besoin d’au moins 100 millions d’euros pour racheter ses licences, mettre en place un plan de développement, rénover ses boutiques et concevoir une véritable ligne de maroquinerie. L’investisseur suisse-allemand, Ralph Bartel, qui possède 25 % des parts de Lanvin et a investi plusieurs dizaines de millions d’euros dans l’entreprise depuis 2010, a déclaré souhaiter continuer à faire partie du conseil d’administration pour tenter de récupérer son investissement à long terme, un visionnaire peut-être ?
Le refus de Shaw-Lan Wang de faire des investissements significatifs pour relancer la croissance de Lanvin a poussé au départ de plusieurs directeurs expérimentés. L’année dernière, « la Dame de Rancune » a fait entrer comme manager son ami Nicolas Druz, un journaliste qui a créé une publication pour les Chinois expatriés à Paris dans les années 1990. Bref, un mec qui n’y connait rien à la mode et qui choisit Lapidus le confondant avec son père.
Les Qatari ont les yeux rivés sur Lanvin depuis plus de dix ans. Déjà en 2008, alors que l’entreprise venait à peine de redevenir rentable, les investisseurs Qatarien avaient fait une offre qui valorisait Lanvin à environ 150 millions d’euros. Aujourd’hui, Mayhoola, très proche de la famille royale du Qatar, pourrait bien se trouver face à une opportunité de profit nettement supérieure aux 1,5 milliards d’euros que lui a rapporté son investissement dans Valentino. L’argent attire toujours l’argent.
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