RETOUR DE LA PANTHÈRE

La montre Panthère de Cartier lancée en 1983 et interrompue en 1996 aurait pu être oubliée dans les tiroirs du temps. Pourtant, Cartier a décidé de nouveau de miser sur elle et de la relancer en 2017. Le désir du PDG, Cyrille Vigneron, est de recentrer l’offre horlogère de la marque sur la clientèle féminine, mais, l’ancien de Vuitton, avec son intuition légendaire, le pousse également à penser que cette montre correspond parfaitement à notre époque. Élémentaire, mon cher Watson, car ce dernier, en effet, demande à Richmont 25 millions de dollars pour avoir utilisé une de ses photographies sans sa permission dans une publicité de Cartier. Un Watson qui veut s’approprier la « panthirreux » me dit la Baronne, c’est comme un Géricault, un peintre français dont la trompette était le violon d’Ingres.

La montre Panthère, lancée en 1983, a rencontré un succès immédiat avec plus de 600 000 montres vendues. Ce succès provient d’un postula de base où on trouve tous les codes de Cartier : les chiffres romains sur le cadran, les aiguilles en forme de glaive, la couronne octogonale sertie d’un cabochon et le bracelet bijou rappelant que Cartier est avant tout un joaillier.

Elle a le boîtier carré de la montre Santos qui avait été créée par Louis Cartier pour son ami, l’aviateur Alberto Santos-Dumont en 1904. La Panthère est d’abord un peu l’histoire de la France. Un bijou qui donne l’heure et pour les femmes qui veulent imposer leur pouvoir, c’est un objet parfait pour l’époque. Emblème d’une société qui n’a plus de tabou. Elle n’a donc pas été repensée, mais simplement relancée. A trois exceptions près : le cadran a été blanchi, les maillons légèrement resserrés et la date a été supprimée. Le Must est de retour, et les Vuittonesses s’écrieront : je suis pour « l’augmentation du goût de la vie ». En tout cas, si la maison veut bien me faire une remise pour la St-Valentin, cela sera avec plaisir que ma femme arborera dans toutes les soirées de l’Ambassadeur sa nouvelle « Panthère ».

Anonymode