LE CLOWN BAR

Bozo est arrivé et, si cela vous « agrès« , il vaut mieux en rire qu’en pleurer. Une séquence comique au Clown bar où un Balangantshik nous accueille. L’ancienne buvette du Cirque d’Hiver est devenue le nouveau chapiteau de Paname où une cavalcade d’acrobates parisiens, plutôt achromates d’ailleurs, compte-tenu de leurs costumes gris, chemises blanches de chez Deloitte. Un Monsieur pas dé-Loyal comme dompteur de clients, en mal de reconnaissance, recevait quelque contorsionnistes, qui font changer leur table pour une plus en vue, montraient les crocs comme ces jeunes lions un peu foufou.

Attention, Mesdames et Messieurs, dans un instant, cela va commencer, car, au Clown Bar, l’expérience, c’est comme au théâtre, mais le spectacle n’est pas que dans l’assiette. En entrant, on est immédiatement frappé par l’apparence d’un plafond Art Nouveau et d’une sublime fresque en céramique.

Il y a un menu, qui ne fuit pas les intitulés simples et pompeux. Bref, je n’y comprends rien. Avec une codification où seul un dictionnaire en trois volumes peut vous sauver la mise, comme un tour de prestidigitation. Sur le papier, d’appétissants haïkus et, dans l’assiette, de raffinées kaïgas: thon blanc, betterave, figues, boudin, encornets, piment Gernika, foie gras, mais « Pourpier ». Je vous avais prévenus.

Les vins proposés (sauvignon oxydé dit « Plume d’Ange » d’Etienne Courtois à Soings en Sologne aux Cailloux du Paradis, grenache non filtré dit 2e tour de « La Chapelle » à Vaison la Romaine) font un peu monter la note au verre. L’ensemble fait une pioche superbe. Le Chef Sota Atsumi est japonais et gage supplémentaire de qualité, notre samouraï des casseroles a fait ses classes parisiennes chez Vivant. On retrouve la nipponne « Touch » dans la vaisselle sobre, porcelaine émaillée brute, dans l’harmonie délicate et subtile des saveurs, et surtout, dans la maîtrise absolue du dressage. Exposition de tableaux en couleurs assurée.

Après l’explosion des plats précédents, les desserts tombent un peu pâle. Ça se joue à presque rien, on pinaille sans doute, mais la pêche fromage blanc jasmin est quasi trop subtile pour notre palais français. Un conseil, réservez à l’avance ou venez le soir de la finale du mondial, alors bon courage!

114, rue Amelot, 75011 Paris –
TEL: 01 43 55 87 35