La mode d’aujourd’hui est obsédée par la réalité des choses, et propage l’idée que la mode, c’est la vraie vie, et qu’elle reflète l’existence de ses « con-génères ». Tous les sujets ne sont pas tabous. La précarité et la diversité provoquent l’intérêt et la pertinence des besogneux qui veulent absolument en finir avec le rêve de la femme idéalisée d’autrefois, et il s finissent par faire de celle-ciune femme hybride, petite « tour d’ivoire » dans la nuit la plus ténébreuse.
Nous étions le 11 septembre, et en ce jour, symbole au milieu de l’activité bourdonnante de la Fashion Week New-Yorkaise, me revient en mémoire cette peur rétrospective de chercher à joindre mon amie, Nicole Khon, 17 ans plus tôt, pour savoir si elle était toujours en vie. Quelle émotion : ouvrir la présentation d’Oscar de la Renta ce jour là et de trouver sur le siège un petit drapeau américain et une feuille de papier imprimée de ces quelques mots : « Aujourd’hui, nous nous souvenons de ceux que nous avons perdus le 11 septembre et nous honorons ceux qui ont reconstruit notre ville. »
Sans transition, le show, qui a eu lieu sur le Penthouse du Spring Studios et qui était piloté par Laura Kim et Fernando Garcia, nous berce de leurs voyages de cet été. Habituellement, ils voyagent ensemble, mais cette fois, ils se sont séparés : lui est parti en Inde et elle, à Côme, en Italie, à Marrakech et en Croatie. À leur retour, ils ont compilé cette collection de leurs séjours, un voyage sur les terres du St Laurent et de Lecoanet Hemant pour les initiés. Une femme noire en robe de mousseline une croix au dessus d’une tombe à demi noyée de son ombre où on peut lire ces quelques mots : « La perspective certaine de la mort mêlée à la vie délicieuse et parfumée de l’insouciance, a été transformée par des âmes bizarres d’apothicaires, pour en faire cette goutte infecte de poison qui rend la vie toute entière répugnante. Un voyage au lac de « conne » et une visite expresse à « vis genoux » donne une collection plus que banale.
Anonymode