Voilà une ardente fièvre que seul un baiser ne peut pas guérir, et même si ta lèvre s’attache à la mienne pour y mourir cela ne suffira pas. Fiévreuse maladie, comment as-tu si hardiment assailli mon pauvre corps autant dedans que dehors, et sans pitié faire jeu de me mettre tout en feu comme si je brûlais en moi-même. Voilà ma liberté en colère qui se déchaîne, à cause et contre les erreurs séculaires de notre société, et ainsi la vérité du combat, que je mène, ouvre le chemin de la vie d’après. Je ne prendrai pas parti pour ce grand drame qui nous touche tous, car je suis trop fatigué.
J’ai la fièvre et comme un million d’individus, comme les autres dans la nuit, je suis prêt d’un puits d’eau glacé prêt à tomber, et rongé de l’intérieur. Il m’oppresse mais surtout me fait sentir la brèche du printemps et la vie qui peu à peu s’éloigne de moi. Ma plume d’alexandrins subtils, qui fait de mes journées un plaisir, s’éloigne chaque jour un peu plus, et l’encre noir bercée par le goutte-à-goutte de la nuit froide, sombre et glaçante que je viens de vivre sous une lune démesurément lumineuse.
Serai-je là demain matin ? C’est la question qui me taraude « l’esprit », la seule partie de mon corps qui ne se heurte pas à la douleur et qui m’aidera à passer peut-être de l’autre côté du miroir. Mais, c’est le doute de tout perdre et surtout la vie, qui rend fou, pas la certitude. Mais, voilà soudain que l’Orient jaillit comme un fleuve, et que la lumière coule à flot à travers la fenêtre du toit, ainsi la terre lui sourit et le ciel s’en abreuve… Ouf, encore une nuit passée pour une journée de plus, d’un désir de vivre sans mesure se déchaîné dans mes flancs comme un essaim ardent. Je regarde d’un oeil l’humanité future qui s’agite, entre les seins de ma belle.
Anonymode