LE SAVIEZ-VOUS ?

C’est en allant à la collection de Franck Sorbier que je passai au 20 boulevard des Italiens et que j’admirais une impressionnante façade qui fut, probablement à l’époque, due à un architecte qui était atteint du « Façadisme ». Le saviez vous ? Pourquoi cet immeuble construit en 1839 a-t-il été appelé « Maison Dorée ». Est-ce pour les dorures qu’il agrémente, le fer forgé de ses balcons ou parce qu’il abrita le restaurant le plus cher de la capitale et le décorum le plus luxueux ?

En tout cas, cet établissement fit les beaux jours des grands boulevards ; Balzac et Proust, d’ailleurs, l’évoquent dans leurs œuvres respectives. Alexandre Dumas y installa, en étage la rédaction de son éphémère revue « Le Mousquetaire » mais aussi le cuisinier des lieux qui inventa le tournedos Rossini pour le compositeur italien du même nom.

En 1902, le vieil héritage du siècle achevé ne fait plus recette et un bureau de poste prend la place du prestigieux restaurant. Dès lors, c’est la lente chute de la « Maison Dorée ». En 1974, ce fut la fin définitive de l’immeuble. La banque, qui en était propriétaire, a obtenu un permis de construire, autrement dit une autorisation de démolir.

Maurice Druon, ministre de la culture, s’en étrangla, et proclama : on ne touchera pas à la Maison Dorée ou du moins pas à la façade. Et C’est ainsi que naît l’idée étonnante du Façadisme : pratique qui consiste à sauver l’extérieur d’un immeuble ancien tout en reconstruisant à l’intérieur des bureaux modernes avec toutes les commodités actuelles et comme cela les apparences sont souvent sauves. N’est-ce pas ?

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