ISSEY PLISSÉ N’EST PAS JOUÉ

Issey Miyake et sa poésie de l’insaisissable, nous envoie un pli du cœur du Japon millénaire. Ce dernier nous rappelle que le pays du soleil levant est si proche de notre culture, un pays traversé par des missiles qui chargent la vie en noir, comme Yama.  Mais, résolument optimiste, les couleurs d’Issey sont vives. Un ‘plissé n’est pas joué’ un souffle de beauté en ces temps de grisaille, une plongée dans la continuité et par son bras armé un jeune nippon. Le Samourail de la couture fait la guerre au laid et à l’alambiqué, il crée et crée comme un stakhanoviste de la beauté, il est la mode comme Franck Sorbier et la préserve.

La poésie d’Issey interprète le cœur humain, elle est plus qu’un jeu de fils, elle use des sonorités et des sens pour exprimer les sentiments les plus nuancés, et évoque des images qui résonnent puissamment dans notre imaginaire. Dans sa forme la plus élevée, il suscite l’intuition des vérités les plus profondes de la vie et fait jaillir en nous espoir, joie et désir. Le vent, c’est bien de cela qu’il s’agit, quand on voit flotter la soie plissée sur les corps des mannequins comme entourée d’une force invisible et transformée en un objet de beauté jamais inégalé, et toujours imité.

Il est comme ces samouraïs soumis corps et âme à leur maître, mais, pour lui, son seul maître, c’est sa couture.

Anonymode