MARGUS LE SCEAU IMPÉRIAL DE BOGOTÁ

Si vous êtes avec Nicolas Le Floch, rue des Prouvaires, signifiant prêtre au moyen age, parce que les vicaires de Saint-Eustache y l’habitaient au 12ème siècle et que vous rencontrez un chef qui parle japonais mais qui vient du Laos, vous êtes au restaurant le Margus. C’est un petit restaurant où la devanture n’est pas secrète mais discrète. Le décor intérieur soigné, type « Cuba libre », avait émoustillé les deux jeunes Bimbos qui m’accompagnaient. A la seule évocation de Cuba libre, les donzelles avaient imaginé le « cul libre » dans un after de Carthagène après ripaille.

Cinquante mètres carrés qui transportent les visiteurs dans une ambiance de « melting porte » de la Colombie et du Japon réunie, en passant par le Laos. Les frères Quillet voulaient recentrer leurs racines dans ce lieu parisien où leur jeunesse, pas si lointaine, avait traîné leurs guêtres dans le Paname de la Cour des Miracles. Et un miracle, il y en a eu un, comme on en voit émerger maintenant, des banquiers reconvertis en violoncelliste de la haute Cuisine Française. Fusionnant leur énergie pour enfanter le Margus, le nom de leur grand-mère chérie, ils proposent un voyage gastronomique sans mesure. Décor vert pastel évoquant la Colombie ou un restaurant de La Havane post révolution, Juan et Alexandre ont choisi de faire venir à Paris le chef Tomás Rueda de Bogota afin de réaliser cette somptueuse carte de saveurs pour illuminer vos papilles.

Quelle joie de voir poindre à l’horizon le palais Nariño au bout de son assiette, comme si celui-ci avait été transporté dans le temple Wat Xieng Thong du bord du Mékong. Une rêverie de Gabriel García Márquez avec en surcouche le Chilien Pablo Neruda qui serait venu illuminer ce lieu par son verbe gastronomique. Difficilement racontable, alors, essayez les petites assiettes à partager, croquetas de manioc & banane plantain, épinards à la crème de sésame – pour moi qui n’aime pas les épinards, j’ai adoré. Assortiment de Sashimis pour les filles qui sont toujours au régime, et Tataki de saumon, sauce Margus. Il y en a pour tous les goûts, quand aux deux femelles qui m’accompagnaient et qui avaient éclusé trois bouteilles de Morgon des familles ; elles étaient mûres pour un « Cul Libre » dans la patrie de Sodome, mais cela, c’est une autre histoire.

Anonymode