EDMOND ROUSTEING CYRANO DE BRIC-A-BRAC

C’est l’incertitude qui nous charme, et tout devient merveilleux dans la brume du vent de sable. Balmain, par l’intermédiaire de Rousteing, prêche dans « le désert des têtards », pour une collection sable destinée aux catins de supermarché. Mais, à quoi bon remettre à demain ce que l’on peut faire à deux pieds ! « Quiconque qui a connu la vie saharienne, sait qu’en apparence elle n’est pas que solitude et dénuement.

Or nous voici pour la première fois, à bord d’un rafiot grouillant de passagers entassés les uns contre les autres ne connaissant rien au désert, pas plus à la couture d’ailleurs. Nous sommes bien contraints de reconnaître, que le « coutumier » de la maison « Bastaing » qui voudrait bien être appelé couturier, ne propose pas plus que le vide sidérale et sidérant.

Un peu de Versace, de Yamamoto et de Jacquemus avec quelques foulards de soie Hermès, « qui filent un mauvais coton », font la structure de cette collection. Voici comment avec une débauche d’argent, on tue la création. Mais, jamais rien n’est sortie de génial de chez lui, seulement le génie de l’existence des autres. Bien sûr, il vous dira que (la mode est un éternel recommencement) et se justifiera de cette copie, mais toute œuvre issue de l’aiguille d’un créateur mineur ne peut être qu’un plagiat d’une œuvre maîtresse.

Voici une âme douloureuse ou désespérée, c’est selon, qui quand, il est seul avec lui-même devant sa page blanche, se regarde en se frappant le front et en entendant sa tête qui tinte le fêlé. Et quand il frappe sa poitrine pour attirer la genèse, il sonne le creux. Alors son cauchemar de tripoter la couture le fatigue et l’écrase comme tous les jeunes de maintenant. Le dégoût le prend et la peur vient le posséder des douleurs de son enfance, pour nous jouer le « Wonder Boy » un X pour un demi Y, mais surtout pour une pudeur qui joue faux comme sa couture.

Se sentant riche de l’argent du golfe Persique, sa vision du désert est celle de Doha et de ses hôtels ; palais que fréquentent ses amies, les Kardashian. Et à bord de sa felouque si triste, il survit grâce à quelques amis perdus dans les nuits Parisiennes, et si l’homme est gouverné par l’esprit et ne vaut rien dans le désert, lui ne vaut rien en esprit et pas plus dans le désert. Mais, la perspective que l’horreur soit pour l’éternité, me saisit tout à coup, une vision apocalyptique de la mode de demain ! L’horreur est humaine.

Anonymode